lundi 12 juin 2017

J'irai danser à Orlando


12 juin 2016, ils sont des centaines à vouloir aller danser. Ils ne savent pas encore que 49 d'entre eux entament cette nuit là leur dernière danse.

Comme à Paris, Londres, Nice, Bruxelles, sans oublier ces villes et villages du Moyen-Orient, d'Asie ou d'Afrique bien trop loin pour intéresser les tristes nombrilistes que nous sommes, la folie meurtrière d'une bande de sauvages ignorants va s'abattre sur Orlando.

Pourtant, cet acte n'est pas comme les autres, ce n'est pas notre mode de vie qui est attaqué, ce n'est pas non plus notre liberté de penser. Ce soir de printemps 2016, c'est bel et bien une orientation sexuelle, une "communauté" qui est visée : les LGBT.

Loin de moi l'idée de hiérarchiser les victimes. Quelques soit la couleur de notre peau, notre religion ou notre orientation sexuelle, chaque vie est précieuse.

Mais à Orlando, c'est un crime homophobe qui est perpétré. Un crime parfois ignoré par les médias, peu dénoncé par les hommes politiques, comme les atrocités qui se passent en Tchétchénie.

Revenons-en à nos moutons, comme le dirait le juge dans "La farce de Maître Pathelin".

Correspondant pour RTL aux États-Unis, Philippe Corbé s'est rendu immédiatement sur les lieux du drame afin de couvrir les événements qu'il retrace dans son livre "J'irai danser à Orlando".

Ce n'est pas un récit brut et sans âme, c'est un recueil de témoignages de jeunes gens, de leur famille, d'amis, de héros involontaires qui ont vécu l'horreur de l'intérieur.
C'est l'histoire de ce garçon dont la maman présente à ses côtés  s'est interposée entre le tueur et son fils, se sacrifiant dans un ultime geste d'amour pour lui sauver la vie.
C'est aussi cette mère racontant l'appel de son enfant qui sachant qu'il allait mourir voulait lui dire une dernière fois qu'il l'aimait.

Professionnel jusqu'au bout, jamais il n'a craqué avant, pendant ou après les prises d'antenne. Et pourtant ce livre résonne aussi comme un cri venu du cœur car l'auteur témoigne également du quotidien de son enfance, de sa vie et dénonce l'homophobie dite "ordinaire" et qui pourtant peut également tuer.

Avec Charlie, dessiner est devenu un acte militant, depuis le 13 novembre, boire est un acte de résistance, aujourd'hui dansons pour Orlando.

"J'irai danser à Orlando", de Philippe Corbé, un livre émouvant, publié chez Grasset.

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